Mourir demain.

Qu’est-ce qu’on ferait de plus, qu’est-ce qu’on ferait de moins ?

Non ! N’arrêtez pas de lire, je ne vais pas vous parler du duo Pascal Obispo/Natasha Saint Pier, promis ! (Je ne vous mets même pas de lien vers le clip).

C’est simplement qu’on s’est tous posé la question un jour non ?

Et la semaine dernière, la veille de mon saut en parachute, j’avoue que j’étais un peu obsédée par l’idée.

Statistiquement, je savais bien que j’avais plus de risques de me vautrer en trottinette électrique que de m’écraser au sol mais… en cas d’accident, je me disais que j’avais quand même peu de chances de m’en sortir si ça tournait mal.

Je me suis rendue compte que je n’avais pas tellement peur du saut en lui-même, même pas de mon éventuelle mort mais plutôt des conséquences sur “ceux qui restent”.

Alors… lequel d’entre vous a réellement fait un testament ? A vraiment donné ses directives en cas de VincentLambertisation ? A parlé du don d’organes ? A précisé s’il voulait être enterré ou incinéré au son de Bach ou de Jean-Jacques Goldman ?

Il parait même qu’on trouve sur internet un formulaire à remplir à propos de la loi Léonetti (sur la fin de vie).

Vous allez me dire que je vous plombe le moral mais pas du tout !

C’est tellement mieux d’en parler quand ce n’est pas d’actualité.

Et le vendredi matin, juste avant de partir pour l’aérodrome, je ne pouvais m’empêcher de penser que c’était peut-être ma dernière douche, le dernier Biscrock donné à Jodie, le dernier café.

Là, ça m’a plombée un peu j’avoue !

Je n’avais rien dit à ma mère alors j’ai enregistré un message sur mon téléphone pour dire 2/3 trucs essentiels. Vous savez, le genre de trucs qu’on ne dit jamais et qu’on regrette de ne pas avoir dit.

Là, ça m’a carrément plombée.

Pour finir, puisqu’on est dans l’ambiance et avant de m’occuper de tout ça officiellement, je vous demanderais (au cas où) de me faire entrer dans l’église au son du générique de Burger Quiz avec une voix off tonitruante comme celle de Bruno Salomone “en direct de la chapelle de l’Isle et en léger différé du paradis, mesdames et messieurs, veuillez accueillir, bla bla bla”. (En revanche, désolée, il n’y aura pas de Jeep Renegade à gagner).

Ensuite, vous me calez un petit “Entre les tombes” plein d’espoir de Jil Caplan (le mieux, ce serait qu’elle vienne le chanter en live mais bon… sinon le CD fera l’affaire !) ; un joli mais mélancolique “Laisse le vent emporter tout” de Mylène Farmer (le mieux ce serait qu’elle vienne le chanter en live. Heu, non, elle, c’est sûr, elle ne viendra pas !) et éventuellement le “fou rire à un enterrement” de Bénabar pour mettre un peu de joie dans la cérémonie.

Evidemment, ceux qui ont travaillé avec moi en radio se souviennent que je DETESTE qu’on coupe une chanson au milieu et je compte sur eux pour empêcher tout massacre de la part du curé ou de ses ouailles. Merci d’avance.

Ensuite, hop, 30 minutes au four à 180° (enfin, laissez faire les professionnels parce que j’ai peur que ça manque de cuisson), récupération des cendres et à l’occasion, vous vous débrouillez pour les disperser dans de la flotte (pas le Rhône de préférence, il est trop pollué) genre la mer Méditerranée vers Juan-les-Pins où j’ai appris à faire de la plongée ou le lac du Bourget que j’aime tant.

Enfin, vous allez boire des Spritz, des Mojitos ou du Coca zéro en vous gavant de chips et puis vous rentrez chez vous bien peinards parce que vous n’avez pas que ça à faire que de me pleurer.

Si possible, de temps en temps, vous renouvelez l’opération.

Nooooooon, pas la cérémonie, juste les Spritz, les mojitos, le coca zéro et les chips !

Cela dit et pour éviter toute confusion ou interprétation, je vais bien !

Je n’ai pas de pulsion suicidaire et aucune envie de faire de la surenchère dans le sensationnel.

Remarquez, je dis ça… mais pour tous ceux qui ont déjà suivi mes déboires ferroviaires, demain, je compte encore sur le TER pour prendre le TGV à l’heure. Alors niveau aventures, ça ne fait que commencer !!!