Autant vous le dire… Je ne suis pas de bonne humeur.

Je viens de rentrer et l’eau est toujours froide.

Je parle de l’eau de la douche bien sûr. L’eau de la mer est toujours froide aussi mais je lui en veux pas.

Je sais bien que je ne suis pas dans un palace mais depuis mon arrivée dimanche matin, je n’ai eu qu’une douche chaude. Quitte à passer pour une bourgeoise, le confort me manque.

A part ça… Ce matin, j’ai donc arpenté à nouveau tout le Malecon (la promenade des anglais locale) à vélo.

J’ai pris plein de photos… C’est plutôt sympa !

J’ai croisé Jim, mon sauveur américain de dimanche. On a bu un coffee together.

C’est drôle de se dire qu’on boit un coup avec un mec qu’on ne connaissait pas il y a quatre jours et qu’on ne reverra probablement jamais.

Ensuite, j’ai avalé un burrito froid : une espèce d’omelette dans une tortilla pour me caler avant d’aller taquiner les requins baleines.

(D’après la réceptionniste, Il paraît que l’eau chaude va revenir dans 5 minutes…)

On a enfilé nos combinaisons et écouté les consignes.

« On ne touche pas le requin baleine. On reste à 2 mètres minimum de sa tête et 3 mètres minimum de sa queue. (toujours pas de métaphore, ni de double sens)

On ne poursuit pas le requin baleine et s’il nous fonce dessus, on s’écarte doucement pour ne pas lui faire peur. »

Là, j’ai cru que notre guide se foutait de notre gueule… Mais non. Elle était sérieuse.

Pour ceux qui n’ont pas suivi (vous avez une excuse ?), je rappelle que le requin baleine est le plus gros poisson du monde. Il peut mesurer jusqu’à 20 m. Ici, ils ne font « que » 6 ou 7 mètres.

(Toujours pas d’eau chaude)

Pour l’anecdote, c’est aussi le poisson au plus petit cerveau… Autrement dit, le requin baleine est un imbécile. Mais vu sa taille, si on le croise, on ne lui dit pas pour ne pas le vexer.

Nous voilà partis à cinq dans un bateau qui fait la moitié d’un requin baleine en taille avec un capitaine au look quasi similaire à celui d’hier !

Le principe est simple, quand le capitaine susnommé ou n’importe qui aperçoit un aileron, on se jette à l’eau… mais doucement hein, pour ne pas effrayer la bête ! Vous avez compris ?

(Il m’a semblé que l’eau était tiède mais pas assez pour que je puisse me laver les cheveux)

Il faut savoir que nos amis mangent huit heures par jour du plancton et ce, quasi à la surface.

Donc la guide espagnole (Sophia) qui nous parlait en anglais nous a expliqué que les RB (on va abréger, ok ? j’ai possiblement une douche à prendre) nageaient « in the shallow »

Vous me voyez venir ? Non ?

Ben si. « A star is born » ! Je leur ai fait lady Gaga pendant toute la sortie.

Mais finalement, chanter la bande originale du film de Bradley Cooper quand on voit des requins, c’est toujours plus sympa et original que le générique des « dents de la mer ». Et par expérience, je peux vous assurer que dès qu’il y a des requins à proximité, il y a toujours un con pour vous faire la musique flippante du film de Spielberg.

Alors franchement, in the shaaaaaaaallow c’est plutôt cool !

(Fausse alerte, l’eau est toujours désespérément froide)

Au bout de 30 minutes de navigation, on a commencé à voir des ombres immenses sous l’eau (enfin, in the shaaaaaaaallow donc) et on a sauté comme des dératés au premier « JUMP » de Sophia.

On a complètement oublié les consignes. On s’est retrouvé face à une énorme bouche (comme pour les otaries, vous aurez les films plus tard et pour le moment, vous devez me croire sur parole) et on a tous flippé notre race. Parce que bordel, ça fout la trouille ce truc !

D’autant que comme il est crétin, il ne te calcule pas et te fonce éventuellement dessus. C’est ce qui m’est arrivé au bout d’une minute dans l’eau ! Honnêtement, j’ai pas fait ma courageuse, je me suis mis à plat juste au-dessus pour qu’il puisse passer mais j’ai senti son aileron me frôler et franchement, c’est une drôle de sensation.

(J’ai rappelé la réceptionniste qui n’a pas l’air de me croire pour l’eau froide. Elle m’a envoyé un gars. Ça fait 10 minutes qu’il fait couler de l’eau et qu’il attend qu’elle chauffe. Je ne suis pas sûre que ce soit la bonne méthode. J’ai déjà essayé. Et bonjour le gaspillage dans ce pays où l’eau est rare.)

On est resté un moment à observer ces grosses bestioles. Et que je te remonte sur le bateau en enlevant les palmes. Et que j’ai à peine le temps de m’asseoir et que je remets les palmes pour re-sauter. Et que je remonte, et que je re-jump. Etc…

Tout ça « in the shaaaaaaaallow » dans l’eau froide.

Une belle expérience !

En revanche, mon nouveau copain laisse l’eau couler, disparaît pour vérifier je ne sais quoi, je ne sais où, revient, repart et j’ai toujours pas d’eau chaude.

J’ai peur qu’il ait le cerveau d’un requin baleine.