Il existe des jours comme ça
Vaudrait mieux rester dans les draps
Bien calé dans la tiédeur,
Comme dans le ventre de sa mère
En attendant que s’éteignent « les jours où rien ne va ».

Dessin de Jean-Charles de Castelbajac

Je me suis levée avec l’annonce de la mort de Christophe.

Autant vous dire que ça ne met pas de bonne humeur parce que ça m’a donné envie de me replonger dans sa musique et qu’on a connu plus drôle comme répertoire. (Il va bien Patrick Sebastien ?)

Sa voix fragile, haut perchée, parfois hésitante ; ses textes souvent mélancoliques, son physique « d’oiseau tombé du nid » et son look improbable avaient peu à peu modelé son personnage de Dandy.

Mais pour moi, ses frasques au volant (il était fou de voitures et de vitesse), ses excès d’alcool et autres, l’enfant qu’il n’a jamais reconnu, sa vie totalement décalée (il ne vivait que la nuit) octroyaient à Christophe le privilège d’être un des rares chanteurs français vraiment Rock’n Roll !

Adoubé par les critiques et admiré de la jeune génération ces dernières années après une carrière en dents de scie, Daniel Bevilacqua s’en est allé des suites d’un emphysème selon sa famille et du Coronavirus selon le journal Le Parisien ?!

Ça ne change pas grand chose au final.

J’espère simplement que la Petite Fille du Soleil, Aline, Daisy, Elsa de la « Dolce Vita », la Senorita ou encore les Marionnettes pourront se réunir une dernière fois autour de lui sans risque de contamination.

A l’annonce de son hospitalisation j’avais partagé « Les paradis perdus », je vous évite « Les mots bleus » entendus tout au long de la journée et je vous propose plutôt quelques minutes de « Dolce Vita »…

Cette chanson nous transporte en Italie, pays durement touché par le Covid-19 et je réalise combien les voyages me manquent.

Venise au mois de mai…

Bien sûr, les monuments se reposent, les ruelles retrouvent leur calme, les eaux se clarifient mais comme chantait Aznavour « Que c’est triste Venise » sans personne en terrasse, un verre de Spritz à la main.

J’ai beaucoup de mal à me réjouir des images de la place Saint Marc déserte, des canaux sans gondoles et du Rialto vide. J’espère comme tout le monde qu’on réfléchira pour ne pas retomber dans le « tourisme de masse » à outrance mais quand même…

Times Square à New York ou Picadilly à Londres parés de leurs lumières mais sans vie (même si le confinement ne semble bizarrement que moyennement respecté en Angleterre) me font monter les larmes aux yeux. Pareil avec le Colisée abandonné à Rome ou la porte de Brandebourg à Berlin. La place rouge de Moscou sans Nathalie n’est pas la place rouge !

Je suis sûre que même le Manneken Pis et la Tour Eiffel s’emmerdent…

Oui, la nature reprend ses droits mais pas seulement. Dans les parcs nationaux d’Afrique privés de leurs visiteurs, les braconniers sont de retour…

Parviendrons-nous un jour à un équilibre ?

Je vais vous laisser réfléchir à ça pour bien commencer le week-end. (D’après mes sources, il parait qu’on est vendredi).

Je vais bien.

Et j’espère de tout coeur que vous aussi.