Il paraît que se rendre compte d’un problème c’est déjà le résoudre à moitié.

Mouais…

Amuse-toi avec l’autre moitié !

Parmi tous mes (nombreux) défauts, j’ai fini par comprendre et admettre que je suis obsessionnelle. Je suis capable de ruminer un truc jour et nuit non stop. A en perdre le sommeil et dans l’incapacité de passer à autre chose tant que je n’ai pas démonté tout le système du truc. (Avant je perdais l’appétit, ce qui est toujours pratique à l’approche de l’été mais maintenant j’aurais plutôt tendance à m’empiffrer ce qui est bien dommage mais on parlera régime un autre jour !)

Je ne sais pas si je suis bien claire mais bref…

En résumé, le souci c’est que je bloque sur des dates, des sons, des symboles et que ça peut me gâcher la vie.

Apparement, la solution miracle à tout ça c’est le fameux “lâcher prise”.

Le Graal, le Nirvana, le summum, le climax, l’album blanc des Beatles, la Palme d’Or (rayez la mention inutile) pour les gens qui, comme moi, contrôlent tout, tout le temps. Je ne sais pas si c’est rassurant mais il semblerait que je ne sois pas la seule à fonctionner comme ça !

Et si vous avez bien suivi -ce dont je ne doute pas- (toujours flatter le lecteur…) je redoutais ce 31 mai.

Certains auraient sans doute pris une bonne cuite pour passer le cap ; d’autres auraient fumé un joint mais tout ça, c’est pas mon délire.

J’ai préféré chercher à faire quelque chose d’extraordinaire ce jour-là. Quelque chose capable de m’obséder jusqu’à sa réalisation et même après. Quelque chose qui pourrait créer un souvenir impérissable. Et surtout quelque chose de symboliquement fort et positif.

Dans ma tête, il y avait aussi cette phrase en boucle “j’ai perdu l’équilibre”.

Et j’ai repensé à cette chanson de Jil Caplan que j’aime tant. (La chanson, pas Jil Caplan. Ah mais si, Jil Caplan aussi mais là encore on en reparlera plus tard…) et que j’ai tellement écouté : Natalie Wood.

“Saute dans le vide mais ressaisis-toi dans l’air et retombe sur tes pieds, retombe toujours par terre.”

Parfois il faut savoir être simple et basique et prendre les choses au pied de la lettre.

J’ai donc décidé de me jeter dans le vide au sens propre pour me remettre d’aplomb une bonne fois pour toute !

J’ai contacté l’école de parachute la plus proche de chez moi.

J’ai pris rendez-vous pour ce putain de 31 mai.

Et je suis allée sauter.

Sans le dire à personne ou presque.

(Merci à Vincent, Ludivine et Maxime d’avoir tenu leurs langues respectives)

Ce que je ne savais pas c’est que le saut commence par une bonne chute libre de presqu’une minute.

T’en veux du déséquilibre ? T’en auras !

Je m’imaginais naïvement qu’on sautait de l’avion et qu’on s’envolait comme un oiseau.

Nada. Niet. Nein.

On est tous monté (une dizaine) dans un petit coucou qui vole une quinzaine de minutes pour atteindre l’altitude respectable de 4000 mètres.

Déjà, ce quart d’heure est épique quand on est entassé les uns sur les autres et il ne faut pas avoir le mal de l’air. (Vincent P. j’ai bien pensé à toi !)

Tous les gars (pas l’ombre d’une fille à part ma camérawoman) ont sauté avant moi pour que j’ai bien le temps de les voir tomber ! Franchement, quand j’ai vu le premier se jeter dans le vide, si j’avais pu, j’aurais renoncé.

Heureusement, tout va très vite. Tommy, mon moniteur, m’a poussée jusqu’à la porte pour qu’on se mette en position comme au briefing (sauf que là je ne me souvenais plus de rien).

J’ai bien tenté un “j’ai plus trop envie” à l’oreille de mon binôme quand ils ont ouvert la porte de l’avion mais il y avait tellement de bruit qu’il n’a même pas entendu.

Et il m’a balancée dans le vide avant que j’ai eu le temps de comprendre !

Là, on a chuté comme des pierres jusqu’à 1500 mètres à une vitesse de 200 km/heure.

Et seulement au bout de 50 secondes (qui paraissent bien plus ! ), il a ouvert le parachute pour qu’on descende tranquillement jusqu’au sol.

Sur la vie de ma mère (que je n’avais pas prévenue, on en reparlera aussi), j’ai FLIPPÉ MA RACE si vous me permettez l’expression !

Mais bizarrement, dans l’air, j’ai vite senti que ça ne servait plus à rien de lutter, (vous me voyez venir pour la thérapie à 2 balles ?), j’ai abandonné toute résistance et j’ai LÂCHÉ PRISE bordel !

Enfin !

La sensation est vraiment difficile à décrire…

Je ne savais plus où était le sol, ni le ciel ; si je respirais encore ou si j’étais en apnée ; si je kiffais ou si j’étais en panique…

J’étais hors du temps, hors du monde pendant quelques secondes et bizarrement ça fait un bien fou.

Je crois quand même que j’ai gueulé comme une malade et que, comme à chaque fois que je ressens une émotion forte, (positive ou négative), j’ai pleuré.

Oui, j’ai complètement craqué et j’ai relâché la pression.

J’ai remis les compteurs à zéro.

Une espèce de RESET géant en plein ciel.

Et maintenant, je suis prête à avancer.

Les deux pieds sur terre.

(Cela dit, je suis aussi prête à recommencer… Maxime K. toi qui bosses sur ce blog depuis maintenant un bon moment, tu l’as bien mérité, je te l’offre le saut. Tu viens ?)