Je suis au bout du rouleau.

Il m’arrive un truc atroce, je pèse mes mots !

Quelque chose d’horrible.

« Affreux affreux affreux » comme disait Jean-Pierre Papin aux Guignols pour ceux qui s’en souviennent.

Bon, je vous la fais courte parce que j’ai « Président » à 20h.

Donc : j’ai mal à une dent.

J’ai tenté d’ignorer ce mal, de me concentrer sur mon épaule gauche, sur ma scoliose, de manger de l’autre côté… mais rien n’y fait, j’ai mal.

Au point d’avoir appelé mon dentiste pour qu’il me donne un rendez-vous en urgence.

Sauf que j’ai un peur panique de tout ce qui est médical, je vous l’ai déjà dit. Et particulièrement du dentiste. Pourtant ce dernier est très sympa et me fait (en plus des soins dentaires) un cours d’histoire sur l’indépendance de la Savoie à chaque fois que j’y vais. Mais j’en ai des sueurs froides rien que d’y penser. (aux soins pas au cours d’histoire !)

Une trouille qui a obligé ma mère à m’accompagner pour me tenir la main (au sens propre, je lui broyais pendant la moindre intervention) jusqu’à l’âge de… 35 ans. Merci de ne pas rire trop fort, je vous entends de chez moi, c’est pas gentil.

Et faut que je me grouille, j’ai « Président » j’vous dis !

N’empêche que je suis tombée dans les pommes plusieurs fois chez lui. Un jour il m’a même dit qu’il me donnait toujours rendez-vous en fin de matinée pour ne pas que je le mette en retard pour les rendez-vous suivants ! En gros j’avais le temps de sa pause déjeuner pour reprendre mes esprits.
Pas idiot remarque…

Le pire, c’est que je suis allée bien sagement à ma visite de routine bisannuelle le 5 octobre dernier. Y’avait rien ! Il m’a encore dit que grâce à moi il allait bien gagner sa vie parce que « le détartrage c’est forfaitaire et que ce serait rapide » alors que perso, j’ai trouvé ça beaucoup très (trop) long !
Question de point de vue.

Y’a un truc qui cloche dans une molaire (enfin je crois) du haut à gauche. Si ça se trouve, je me suis pétée le plombage en mangeant un bonbon à l’eucalyptus ou à la sève de pin. C’est ma drogue. Je ne vous en ai jamais parlé ? Tant pis, là j’ai pas le temps. A cause que j’ai « Président » dans pas longtemps.

A tous les coups, je me suis ruinée l’amalgame (faut pas faire d’amalgame qu’y disent à la télé et y z’ont bien raison !) en croquant un(e) Croibleu. (Je viens de vérifier sur le paquet, ça s’écrit bien comme ça…) c’est ballot non ?

Et cette pauvre Catherine qui va devoir encore me dessiner dans un cadre médical. Elle qui me réclamait ce matin des « fleurs, des papillons et des princesses ». Désolée…

l’IRM version Catherine façon Hergé !

L’univers est à nouveau contre moi.

J’ai perdu un bout de mon aspirateur en le nettoyant dans la matinée. Une espèce de capuchon qui va sur le « réservoir » (je vous passe les détails). Comment peut-on perdre un morceau de plastique rond d’un diamètre d’environ dix centimètres et deux centimètres de hauteur chez soi ? Mystère. J’ai farfouillé deux fois dans ma poubelle (avec de la sauce pesto dedans…) pour vérifier que je ne l’avais pas jeté.
Je ne vais quand même pas trifouiller une troisième fois !
J’ai pas que ça à faire, J’AI PRÉSIDENT bordel !!!

Va falloir que je fasse appel à Saint Antoine de Padoue. Dans la famille des Saints, c’est un de mes préférés avec Saint François d’Assise parce que lui, il kiffait les animaux.
Selon ma grand-mère, il fallait lui demander gentiment « Saint Antoine de Padoue, grand coquin, grand filou, rendez donc ce qui n’est pas à vous ».

Ce qui sous-entend un peu que c’est lui qui aurait piqué mon capuchon. Je ne vois pas trop ce qu’il pourrait en faire (sauf s’il a un aspirateur balai Rowenta et qu’il a perdu ce putain de capuchon) mais bon… Si ça l’amuse… il me planque régulièrement mes clefs et mes lunettes. Là, ça change un peu…

Mais je n’ai plus le temps de chercher rapport à Manu, à notre Président.

Ce n’est pas que je pense que son allocution va changer ma vie mais au moins, les journalistes arrêteront de faire des suppositions sur ses annonces comme ils le font depuis 48 heures ! C’est insupportable tous ces pronostics !
(En revanche, je pense aux commerçants qui attendent, eux, cette intervention avec une réelle angoisse).

Alors pour finir, solennellement et pour le bien de tous (parce que je vais finir par mettre le feu à mon appart si je ne retrouve pas ce truc tellement ça m’énerve en plus du mal de dent), je prie Saint Antoine de Padoue de me rendre mon capuchon d’aspirateur.
Et je promets une fois de plus de me rendre, dans les meilleurs délais, en la cathédrale Saint Maurice, pour glisser un billet dans son urne (ce n’est pas une image salace) afin de le remercier. Parce que oui, mesdames messieurs, Saint Antoine ne fait pas ça gratos, il faut le remercier avec un petit « biffeton ».
En revanche, je ne sais pas trop la case qu’il me faudra cocher sur l’attestation dérogatoire de déplacement…

Je perds la tête mais je vais bien ! Et j’espère de tout cœur que vous aussi.
(Si vous vous dépêchez, vous avez le temps de me lire avant de regarder le Président !)