Depuis ce matin 11 heures, je rifougne.
Je me marre.
Je me bidonne.
Je rigole dans ma barbe.
Je me gondole.
Je ricane.
Je me gausse.
Je jubile.

(Un tout petit peu moins au moment précis où j’écris parce que j’écoute Jean Castex et que son discours ne m’incite pas à une franche rigolade, faut bien l’avouer… même si je n’espérais pas véritablement de bonnes nouvelles vu les derniers chiffres !)

Illustration d’inspiration Tintinesque par Catherine de ma joie (dessin fourni ce matin, elle a dû sentir poindre mon humeur badine) !

Ce qu’elle n’a pas senti en revanche, c’est que c’est grâce à elle que je me gausse (je suis bientôt à court de synonyme de « rire »).
Parce qu’elle s’est mise au défi d’illustrer chacune de mes chroniques. Et qu’aujourd’hui, j’ai…

(Mince, c’est Olivier Véran qui cause maintenant, j’ai rien écouté mais je vois écrit sur le bandeau du dessous « le confinement prolongé pour 15 jours »…)

Qu’est-ce que je disais ? ah oui, les illustrations de Catherine. Voilà celle d’hier sur la nostalgie des tambours de la fanfare.

C’est vrai qu’ils devaient me paraitre bien plus gros qu’ils n’étaient ces fameux tambours. Quant à Jodie c’était plutôt un certain Snoopy à l’époque mais il y avait déjà un chien dans les parages.

Bref, donc, voilà, aujourd’hui disais-je, mon rendez-vous le plus important était… suspense… au centre de radiologie pour une… mammographie !!!

Ben oui, c’est tabou d’en parler ? Ça ne devrait pas !
J’ai 50 ans (plus quelques mois) et j’ai reçu une gentille lettre m’invitant gratuitement (c’est trop aimable) à me faire dépister pour lutter contre le cancer du sein, le plus fréquent chez la femme.

Vous vous doutez bien que si j’en plaisante, c’est qu’on ne m’a rien détecté.

Mais pour ceux qui ne le savent pas encore, il faut que je précise que j’ai une peur panique de tout ce qui est médical. Peur qui va jusqu’à me faire tomber dans les pommes à (quasi) toutes mes prises de sang et même simplement lors d’une visite à quelqu’un à l’hôpital. Juste l’idée d’imaginer la souffrance, trop de détails sur une opération ou la vue d’une seringue et hop, par terre les pattes en l’air !

Alors le truc, c’est qu’il faut que je dédramatise. Si je commence à penser aux amies qui ont malheureusement un jour passé ce genre de radio et dont la vie a basculé, c’est foutu. (Je les embrasse où qu’elles soient…)

Ce matin, je me suis donc concentrée d’abord sur la frange de la dame au guichet. On aurait dit la ligne de crête des montagnes autour du lac du Bourget, à l’envers, avec la Dent du Chat qui lui descendait vers le nez (cf photo à la Une mais c’était pire en vrai !)
Je ne sais pas si c’est sa vraie coupe ou si elle a dû se tailler la frange toute seule pour cause de confinement mais on a un vrai souci là. Je suis sûre que si Castex la voyait, il autoriserait la réouverture des coiffeurs immédiatement !

Ensuite, je me suis retrouvée dans une petite cabine à la décoration sobre m’invitant à couper mon téléphone et à bien signaler un début de grossesse… tout en me mettant torse nu.
Une manipulatrice (c’est le terme exact) est venue me chercher et m’a manipulé (d’où son appellation) la poitrine sans ménagement. Je ne vous fais pas un dessin, Catherine s’en chargera (oh punaise, ça y est, je suis en fou-rire à nouveau !).

Celles qui ont déjà vécu ce grand moment savent qu’il n’a rien d’agréable (sauf pour celles qui ont des tendances masochistes) mais qu’heureusement, ça passe vite ! Pour les autres, les plus jeunes, les hommes et les inconscientes qui ne font pas ce genre d’examen, en résumé on t’écrase les nichons un par un pour mieux les radiographier de face et de profil !

Après, vous retournez dans votre petite cabine et on vous demande d’attendre un médecin SANS vous rhabiller. Du coup, c’est tout naturellement à moitié à poil que j’ai écouté un docteur (à la coupe de cheveux impeccable, dommage…) m’expliquer que mes radios ne présentaient rien d’anormal. Pour tout vous dire (et sans me vanter), il avait même l’air très satisfait de la densité de mes seins !

Enfin, j’ai pu me rhabiller, récupérer ma carte vitale et m’enfuir par l’escalier de service pour éviter tous les couloirs et me retrouver dehors aux alentours de 11 heures. Le temps était relativement doux et j’ai encore chassé de mon esprit celles qui ont dû trouver le temps plutôt lourd en sortant de ce même rendez-vous il y a quelques années. (Mais je pense à elles suffisamment souvent par ailleurs pour qu’elles me pardonnent).

Là, j’ai repensé à Catherine obligée d’illustrer ça. Et j’ai éclaté de rire.

Parce qu’évidemment j’ai fait d’autres trucs aujourd’hui… mais je me garderai bien d’en parler pour ne pas qu’elle esquive ! (je l’entends d’ici grommeler que « c’est pas son genre d’esquiver » !)

Ah, je suis impatiente d’être à demain… Quoi que… Vendredi 13… en 2020… C’est un peu trop non ? Vous éviterez de passer sous une échelle en croisant un chat noir surtout si vous n’avez pas de fer à cheval, de patte de lapin ou de trèfle à quatre feuilles dans votre poche !

Je vais essayer d’arrêter de ricaner (au moins jusqu’à réception du croquis), je vais bien (hi hi hi) et j’espère de tout cœur que vous aussi.