Jour 1 c’était hier.

Mais je n’étais pas prête.

Comme le gouvernement, je n’ai pas bien anticipé la deuxième vague.

La page « Happy Reconfinement » n’a pas encore été créée.

Et puis hier, rien n’avait vraiment changé. Il y avait encore du monde dans les rues ; des magasins ouverts avec des gens qui remplissaient des caddies, oubliant qu’on avait manqué de rien lors du premier confinement (sauf de farine durant quelques jours parce qu’ils avaient déjà trop rempli leurs caddies) ; des automobilistes qui circulaient, profitant du flou autour de ce qui est permis ou interdit ; mon rendez-vous chez l’avocat a finalement été maintenu en « présentiel » (je déteste ce mot) ; contrairement à ce que je lis et j’entends partout, j’ai pu aller acheter un livre à la librairie du centre ville.

En revanche, j’ai croisé Fabien, un des restaurateurs à côté de chez moi. On plaisante tout le temps avec Fabien mais là, avec ses cuisiniers, ils vidaient et nettoyaient les frigos. Il n’avait pas envie de plaisanter Fabien. Comme tous ses collègues sans doute et plus généralement tous les indépendants obligés de stopper net leur activité à nouveau… Même si ce reconfinement semble plus « light ».

Et puis le soir, lors de la dernière promenade de Jodie, j’ai vu la place déserte. Pas UNE voiture garée ! Normalement un vendredi soir on n’arrive pas à se garer dans le centre. Parce que les gens se retrouvent au bar, au resto, les uns chez les autres. Ensuite, la place se vide parce que le marché se met en place très tôt le samedi matin. Mais là, personne !

Et je vous assure qu’un court instant, j’ai eu la sensation d’être la dernière personne sur Terre, une survivante de l’Apocalypse, seule avec son clébard. Même Jodie semblait surprise de ce calme !

Ce matin, je me lève et le brouillard nous est tombé dessus.

Mais il va se lever et nous tous aussi on va se lever. Se relever une nouvelle fois.

Ce week-end, je tente une dernière évasion avant de m’enfermer toute seule…

Je ne pourrai peut-être pas écrire le Jour 2 tout de suite.

Mais je serai là les jours suivants.

Parce que vous avez été nombreux à me réclamer le retour du blog.

Enfin… quelques uns.

Disons une grosse poignée…

Six ou sept quoi !

Mais suffisamment pour me convaincre en tous cas !

Allez, on va dire que je vais pas trop mal… malgré tout.

Et j’espère de tout coeur que vous aussi.