Il a commencé dans le noir à nous raconter la création du monde en général et de son monde en particulier. Il a parlé du Big Bang et de l’amour. Il nous a présenté son père et sa mère, expliqué leur rencontre à New York, évoqué ses soeurs… C’était un peu long et alambiqué et puis enfin, la lumière a jailli !

Mika a déboulé, dansant et bondissant, pour nous entraîner dans un festival de couleurs et de musique !

Quelqu’un avait distribué des ballons avec la consigne de les lâcher sur le refrain de la première chanson « Ice cream », un titre aux accents princiers. Pas le titre de noblesse, plutôt le lien de parenté évident entre Mika et Prince à l’écoute de ce morceau !

Le ton est donné, on est là pour faire la fête ! Et Seigneur (ou un autre) que ça fait du bien en ce mois de novembre froid et pluvieux !

Le juré le plus fantasque de The Voice s’amuse alors à éclater les ballons en sautant dessus à pieds joints et à prendre tout ce que le public lui tend pour jouer avec, notamment l’incontournable maillot des Verts de Saint Etienne !

En riant, il confessera d’ailleurs que c’est bien la première fois qu’il porte un maillot de foot ! (Et nous, on en a tous profité pour se rincer l’oeil quand il a enlevé sa chemise pour l’enfiler ! Merci à celle qui lui a offert !)

Mika s’excuse de sa voix. Il a la grippe et a pris tout un tas de médicaments. Franchement, ça ne s’entend pas trop. Il assure, soutenu par ses musiciens et particulièrement son guitariste (bassiste aussi ?) avec lequel il forme un duo qui rappelle étrangement Wham ! Il nous épargne le short et le brushing (ouf) mais la ressemblance avec George Michael (et Andrew Ridgeley) est parfois troublante, particulièrement sur « Relax, take it easy ».

(Si quelqu’un a le nom du musicien, merci de me le communiquer, c’est introuvable sur internet !)

Même si on a bien compris depuis les premiers notes que Mika est gentiment cinglé, il le précise encore :  » Vous êtes au concert d’un fou, ce n’est pas ma faute, c’est juste la condition dans laquelle je suis ». Et pour le prouver, il entreprend de parcourir le Zénith de Saint Etienne en chantant « Big girl »! Je plains le mec chargé des lumières qui avait bien du mal à le suivre (comme moi avec mon iPhone) !

Je retrouve enfin le Mika que j’aime ! Celui qui m’a fait danser lors de concerts à Vienne, Lyon ou Paris il y a quelques années. Toujours aussi charmant et charmeur avec ses bouclettes, son sourire d’ange et son français presque impeccable.

Ces dernières années, il n’était plus que le juré de The Voice ou un homme sandwich faisant de la pub pour des stylos, des voitures ou pire… pour la SNCF !

Mais ça y est, l’inspiration est revenue ! Il a abandonné les chansons françaises à 2 balles (j’ai beaucoup de mal encore aujourd’hui à lui pardonner l’infâme « Boum boum boum » !) pour revenir à l’essentiel. Son dernier album s’appelle « My name is Michael Holbrook » (son vrai nom). Il s’y raconte enfin sans détour et musicalement, c’est plus fouillé, comme ce « Tiny Love », qui commence comme du Elton John et se finit comme du Freddy Mercury.

Pour ceux qui ne le sauraient pas, Mika, c’est un enfant déraciné du Liban à un an. Il a d’abord grandi en France, puis sa famille a déménagé à Londres au moment de la guerre du Golfe mais sans son père, retenu plusieurs mois dans l’ambassade des Etats Unis au Koweit !

Mika a 8 ans et tous ces changements le plonge dans un mutisme dont il ne sortira que 8 mois plus tard grâce aux cours de chant et de piano ! Dyslexique, victime de harcèlement scolaire, il a beaucoup de difficultés à apprendre… Mais il finira par intégrer le « Royal Collège of Music ».

A ses débuts, les maisons de disque lui expliquent qu’il est trop « différent » avec un look pas assez bad boy et une voix trop haut perchée ! Mais là encore, il s’accroche pour devenir une star internationale à seulement 24 ans. (C’est ce qu’il explique en substance dans « Grace Kelly », un de ses plus gros hits).

Là, normalement, c’est le moment où je vous sers mon petit couplet sur « de l’importance de croire en ses rêves »… Mais je pense que vous avez saisi sans que j’insiste plus, non ?

il suffit de se souvenir et se répéter dans les moments de doute que « We are not what you think we are, we are Golden, we are Golden » (Nous ne sommes pas ce que vous croyez, nous sommes de l’or…)

C’est LA chanson à écouter en boucle le matin pour se donner de l’énergie !

Dans le registre de l’émotion, Mika s’en sort bien aussi avec « Paloma », du nom de sa soeur victime d’un grave accident en 2010. Beau moment aussi de jeu de lumières avec les portables du public sur « Underwater » et magistrale interprétation de « Happy ending » qu’il reprend sans micro accompagné d’un de ses guitaristes (dont je ne retrouve pas le nom non plus… Help !)

On peut donc comparer Mika à des pointures comme George Michael, Prince, Elton John, Freddy Mercury… et même Grace Kelly !

Mais au final, il me fait surtout penser à un bon chocolat chaud qu’on déguste au coin du feu après une longue journée dans le froid.