On a attendu un peu et finalement un capitaine a accepté de nous emmener plonger à condition que ce ne soit pas trop loin du port.

Après avoir envisagé sérieusement l’idée de retrouver mon lit, j’ai finalement embarqué.

Le capitaine s’est habillé comme s’il partait au ski (bien qu’il n’ait probablement jamais vu la neige), a enfilé un gilet de sauvetage (rassurant) et a fait son signe de croix (carrément flippant) avant de démarrer.

Moi j’ai juste béni Thierry de m’avoir apporté une parka pour me tenir chaud et j’ai dit au revoir définitivement à l’élégance. Dieu merci, Karl Lagerfeld sera parti avant d’avoir vu ça…

Vent fort, houle courte, marée importante (encore un coup de la pleine lune), on s’est fait secouer un peu mais rien de méchant finalement.

Mais Thierry nous a quand même expliqué un naufrage récent lors de conditions un peu similaires… Histoire de bien nous calmer !

Résultat, arrivés à proximité d’un îlot squatté par de bruyantes et odorantes otaries, on s’est équipé pour descendre rapidement tous ensemble dans le courant…

Là, un jeune Guillaume de 17 ans, pâlot de nature, est devenu livide et a menacé de vomir…

Accélération du mouvement, tout le monde dans l’eau…

Sinus plutôt coopératifs, descente sans problème… tout ça pour une plongée moyenne avec une visibilité réduite et les poissons habituels (je sais, je suis blasée).

Un grand merci à une murène bijou pas farouche qui est restée longtemps vers nous en pleine eau, constituant pour moi le seul intérêt de cette plongée. Habituellement, les murènes sont des êtres timides qui ne laissent apparaître que leur petite tête d’un trou et aboient (oui oui c’est le terme) assez rapidement pour vous signifier que votre tronche ne leur revient pas et que ce serait bien que vous alliez palmer ailleurs.

Les plongées sont peu profondes ici. C’est à la fois une bonne et une mauvaise chose.

Bonne parce que moins dangereuses, moins fatigantes et ne nécessitant pas de palier.

Mauvaise parce que j’ai remarqué que j’avais plus souvent mal à la tête dans la zone entre 0 et 10 mètres. Et c’est logique parce que c’est là qu’on double la pression. C’est un truc de physique et je ne vais pas vous faire un cours ! Vous n’avez qu’à me croire sur parole.

Seulement voilà qu’au bout d’à peine 30 minutes, dans la zone des 6 mètres (une piscine quoi !) je me prends une barre dans le front avec l’œil gauche douloureux (genre le cœur qui bat dans ton œil…).

Je commence à faire signe à Thierry que ça va moyen.

J’essaie de mettre la tête en bas, en haut, de descendre un peu, de monter, de me moucher (dans le masque, pas dans un Kleenex) et je finis par tirer la palme de Thierry pour lui expliquer que ça ne va pas.

Les bras en croix, le parachute gonflé, fin de la plongée… Tout le monde remonte.

J’enlève mon masque et mon détendeur et évidemment je mouche du sang…

Capitaine Ski vient nous récupérer.

Putain de sinus.

Heureusement, les symptômes s’arrêtent dès ma remontée sur le bateau (sauf le mouchage rouge dans un premier temps).

J’ai froid. J’ai froid. J’ai froid. Ad lib.

Et quand je dis ça… Il faut vous imaginiez quelqu’un qui grelotte et claque des dents… Au point de ne pas arriver à tenir un verre de café chaud sans le renverser. Parkinson à côté, c’est de la rigolade.

La seule solution, alors que tu es tétanisée de froid, c’est d’enlever tout ce que tu as de mouillé… Mais nom d’une otarie, qu’est-ce que c’est dur à quitter une combi d’une manière générale et en particulier quand tu es gelée.

Bref, je me retrouve enfin habillée comme une roumaine devant le carrousel du Louvre (celles qui vous demandent de signer les pétitions pour les sourds) mais je me réchauffe.

Et évidemment je renonce à la deuxième plongée.

To be continued

Mais là faut que j’aille me doucher parce qu’un couple de plongeurs sympathiques a proposé de venir me chercher à l’hôtel pour manger en ville.

Et que je voudrais cette douche depuis 2 bonnes heures mais qu’il n’y avait pas d’eau dans l’hôtel. Apparemment, c’est réparé… Enfin, pas pour l’eau chaude, juste l’eau froide.

Décidément, c’est une constante ici l’eau froide.