J’attends mon transfert sur un transat en essayant de lutter contre le vent, le bruit des ouvriers, celui de la mauvaise musique crachée par de mauvais haut-parleurs et la nostalgie qui envahit déjà mon cerveau.

Je pense à tout ce que je ne vous ai pas dit.

Que parfois, j’aurais bien aimé qu’il y ait quelqu’un sur le lit d’à côté pour partager ces moments.

Que j’ai pleuré aussi en remontant du premier snorkeling avec les otaries parce que c’était tellement intense et incroyable cette rencontre avec elles.

Que sur les bateaux, il n’y a pas de toilettes ou de tellement petites que même Mimi Mathy ne tiendrait pas debout (le pire, c’est que c’est vrai) et qu’une fois, je me suis à moitié fait pipi dessus. (d’où l’importance de la douche)

Que Yann Moix m’a tenu compagnie durant les heures de route vers les baleines et que ses mots ont parfois résonné bien douloureusement.

Que j’ai failli écrire à Mathilde pour la remercier parce que j’ai pensé que « c’est un peu grâce à elle si je suis là ». Que finalement non, je suis là parce que je l’ai souhaité. Et aussi un peu grâce à ceux qui me disent sans arrêt de profiter de la vie.

Que j’ai vraiment bien aimé partager tout ça avec vous et que j’espère vous avoir fait rire plus d’une fois !

Que j’ai quand même bien envie de rentrer pour retrouver mes amis, ma famille, Jodie, ma Nespresso et mon matelas mémoire de forme. (bourgeoise un jour, bourgeoise toujours !)

Que je n’ai pas du tout envie de remettre un vrai pantalon et de vraies chaussures.

Qu’à ceux qui se disent que j’ai « trop de la chance », je rappelle que tout ça n’est possible que parce que je n’ai pas de conjoint et pas d’enfants (Oh punaise, pourvu que certains d’entre vous n’amènent pas leurs gosses à la DDASS demain…)

À vous de choisir… si tant est qu’on ait vraiment le choix dans ce bordel qu’est notre vie.

Je vous embrasse.