Suis triste. Pas bien envie de vous raconter. Mais certain(e)s ont l’air de suivre avec une relative attention mes aventures alors je vais quand même essayer.

C’est assez simple. En plongée, un rhume suffit à vous ruiner un séjour.

Je suis partie enrhumée. Il fait froid sur le bateau. Il fait froid dans l’eau. Il fait froid dans mon cœur (ça, c’est juste pour rajouter un peu de pathos dans l’histoire).

Je n’ai pas soigné correctement ce putain de rhume parce que je pensais vraiment qu’il se finirait tranquillement ici et que dalle !

J’ai eu mal à la première plongée. J’ai eu très mal à la deuxième. J’ai eu très très mal à la troisième.

On va s’arrêter là.

Belote, rebelote et 10 de der.

Ce matin, après une bonne heure de navigation, nous avons plongé sur une chouette épave. (Apparemment, le capitaine du Costa Concordia sévissait déjà dans les années 70…)

Et paf le récif.

Direct sur le sable à 20 mètres.

Parfait pour les plongeurs. Merci les gars. Du beau boulot !

J’ai évidemment eu froid pendant la traversée et un peu mal à l’oreille gauche.

Ça, c’est jamais bon signe.

À la descente, j’ai bien senti qu’une fois encore j’avais mal aux sinus… surtout le gauche. Mais avec un peu de bonne volonté, je suis descendue. Il y avait du courant, il faisait froid, on a tous sifflé notre bouteille rapidement. Je ne parle pas d’apéro on est bien d’accord ? L’air de notre bouteille bien sûr !

Je déteste être la première à finir ma bouteille. Ça signifie la fin de la plongée et les autres te regardent souvent avec un petit air dégoûté !

Donc, mesquinement, quand j’ai vu Sylvie mettre son poing droit sur sa tempe, (signe pour expliquer que tu es « la réserve » et que va falloir songer à remonter !) j’ai éprouvé un lâche soulagement… alors que j’allais le faire 15 secondes plus tard !

Un petit regret aussi parce que j’aime bien les épaves. C’est un peu morbide mais j’imagine la vie du bateau avant le naufrage, les hommes sur le pont, l’hélice (actuellement bouffée par la rouille) qui tourne à plein régime, le capitaine qui fait son mariole à la barre, etc.

En plus, cette épave est un nid (pas certainement que ce soit la bonne expression mais bon) à diodons.

C’est mon poisson préféré !

Vous savez, celui qui se gonfle quand il a peur ? Allez, si… y’en a un dans Némo.

Mais bref, Sylvie, la réserve, tout ça tout ça… On commence à remonter et paf… non, pas le récif, les sinus.

Un mal de chien.

L’envie de retrouver la surface (in the shaaaaaaaaallow) pour arracher mon masque et vérifier que mon œil gauche est toujours dans son orbite.

Une envie non partagée par Julien, le chef de palanquée, qui m’a chopée par la stab (le petit gilet qui va bien pour mettre la bouteille dessus) et m’a forcée à faire un palier de sécurité pile dans la zone entre 3 et 6 mètres. Là où ça fait le plus mal dans le front…

J’avais envie de pleurer (ce que j’ai fait) et de le tuer (ce que je n’ai pas fait).

On n’imagine pas ce que c’est long 3 minutes quand on a mal. Enfin si. Parce qu’on a tous eu mal un jour ou l’autre pendant au moins 3 minutes.

Mais sous l’eau, c’est démultiplié

Enfin bref, j’ai pris mon mal en patience (c’est vraiment le cas de le dire), j’ai fermé les yeux et j’ai pensé à la mort. Mais non, là aussi, c’est pour vous rajouter du pathos (Sinon, TF1 n’adaptera jamais mon voyage en téléfilm)

En revanche, c’est vrai que j’ai pleuré dès que j’ai enlevé mon masque. Parce que j’avais mal. Parce que j’ai eu peur (tu as toujours quelqu’un qui te raconte des histoires sordides de sinus ou de dents qui explosent à la remontée). Et surtout parce que j’ai bien compris que je ne replongerai probablement pas d’ici la fin de mon séjour.

Après, je me suis calmée, je me suis mouchée, mon sinus a fait un drôle de bruit qui m’a laissé penser qu’un truc s’était débouché, je me suis réchauffée et j’ai mangé. Parce que quoi qu’il en soit et quoi qu’il arrive, la plongée, ça me donne super faim.

Sinon, Sylvie a eu la diarrhée et en a foutu partout.

Guillaume (le doberman pour ceux qui suivent) a vomi son petit dej parce que ça tanguait un peu trop à son goût ! (Non Sylvia et Ludivine, pas comme sur le lac du Bourget. Là quand ça remue, ça remue vraiment !)

D’ailleurs il n’a pas fait la seconde plongée non plus. On s’est tenu compagnie en regardant un groupe d’otaries s’amuser et bronzer les pattes en l’air (toujours pas sûre que ce soit la bonne expression).

Le capitaine m’a promis de passer vers elles en repartant pour qu’on puisse faire des photos.

Ce qu’il a gentiment fait.

Et après Il est devenu fou quand Julien lui a demandé (pourtant pas méchamment) de rouler un peu moins vite parce qu’on commençait à manger nos spaghettis dans un bol !

(À quel moment un mec s’est dit que c’était une bonne idée de nous faire manger des spaghettis froids sur un bateau ?)

Il s’est mis à brailler sur Julien que c’était lui le patron (tout ça en anglais approximatif donc j’ai compris), qu’il ne lui expliquait pas comment diriger ses plongée et qu’il ne devait pas lui expliquer comment conduire son bateau.

Déjà qu’on se caillait, ça a jeté un froid (comme dirait ma mère) !

J’ai encore un peu chouiné en expliquant à Jeanne qu’on allait devoir sérieusement revoir le planning.

Et puis je suis rentrée prendre une douche chaude. J’ose à peine vous dire que c’était presque trop chaud parce que l’eau froide n’arrivait pas !

J’ai fait un peu la sieste.

Je vous ai tout raconté et maintenant le soleil se couche…

On en est là.

Demain, si vous êtes sages, je vous parlerai du yacht de Spielberg.