Ça y est !

Je suis à bout.

J’en peux plus.

Fatiguée.

Epuisée.

Agacée.

Ça ne fait qu’une semaine.

Mais je suis usée.

PITIE, ARRETEZ AVEC VOS CHAINES BORDEL !

Partage une photo de toi petite !

Poste la 7ème image de ton portable et ne triche pas hein ?

N’ouvre pas la video « dance of the dad » ou tu vas infecter ton ordi.

N’ouvre pas le lien http:JeVaisTeNiquer/Connasse/TesUnGrosbeauf

N’ouvre pas ta porte. Ah non, ça c’est vrai !

Tiens, ça reste entre nous, c’est confidentiel (chuuuuuuuuut) mais je te demande de le partager avec TOUS tes contacts, c’est la video d’un mec qui explique qu’il a trouvé le vaccin mais que c’est l’industrie pharmaceutique qui l’empêche de le commercialiser.

Non, je n’allumerai de bougies sur mon balcon à la demande des évêques de France mercredi, ni aucun autre jour.

Je ne veux pas de bisous virtuels distribués par un nounours jaune , ni mettre un coeur rouge en statut Facebook parce que ce coeur rouge, je l’ai déjà partagé pour lutter conter le cancer du sein, le choléra, la faim dans le monde et pour soutenir les femmes battues.

Je veux bien applaudir le personnel médical mais je ne vous cache pas que TOUS les soirs à 20h pendant peut-être 2 mois, ça va finir par me lasser. Ou alors le lundi, c’est ravioli le médical ; le mardi, c’est les routiers ; le mercredi, les caissières ; le jeudi, les artistes trop sympas qui font des live gratos sur Instagram ; le vendredi, les chiens qui nous permettent de sortir encore en toute impunité ; le samedi, les pompiers et le dimanche, tous les petits artisans qui continuent péniblement de bosser.

Ne le prenez pas mal mais moi ce que je voudrais simplement, c’est qu’une fois cette merde terminée, on n’oublie pas.

Qu’on se souvienne avoir proposé aux voisins de leur rendre service ; que les voisins ont proposé de nous rendre service ; qu’on a essayé par tous les moyens possibles de distraire ceux qui sont seuls, ceux qui sont angoissés ; qu’on a pris des nouvelles les uns des autres ; qu’on a remercié le facteur, les éboueurs, le boulanger, la caissière de Carrefour City (à laquelle certains ne disent même pas bonjour habituellement) ; qu’on a parlé quelques instants avec des gens qu’on ne connaissait pas, juste histoire de « passer le temps », etc.

Je voudrais qu’on se souvienne que se parler face à face, se faire la bise, se toucher la main, se prendre dans les bras, faire un jogging pour les uns, du vélo pour les autres, boire un verre ensemble en terrasse, c’est une chance et que tout le monde n’a pas cette chance… Même sans le Coronavirus.

Et ça m’a rappelé cette chanson de Simon and Garfunkel « The sound of silence », sur le manque de communication de notre société. Vous ne m’en voudrez pas de mettre la version de Sharleen Spiteri. (Merci Géraldine pour m’avoir remis ce titre en tête)

Alors si on pouvait changer -ne serait-ce qu’un tout petit peu- les choses.

Vraiment.

Pas virtuellement.

Pardon, je suis un peu énervée mais je vais bien.

Et j’espère de tout coeur (mais pas celui des statuts Facebook) que vous aussi.