Ce matin au réveil (de plus en plus tardif), encore un peu dans le brouillard, je me suis demandée pendant quelques minutes si « tout ça » était réel.

C’est tellement fou !

Et puis je suis descendue promener ma chienne.

Le samedi c’est compliqué parce qu’à Vienne il y a un immense marché (le deuxième plus grand de France je crois) et Jodie (que je promène sans laisse) est toujours très dissipée avec tous ces stands de bouffe !

Ce matin, c’était nettement moins compliqué « grâce à tout ça »…

Ensuite, mon petit tour quotidien (de plus en plus long) sur Facebook en buvant mon café m’a remis sur le chemin de la réalité. Entre les vidéos de soignants qui nous exhortent à « rester à la maison » et les dessins humoristiques sur le Coronavirus, il n’est plus question que de « tout ça ».

Je vous mets une infime sélection des trouvailles qui m’ont fait le plus rire. Il y en a des dizaines et des dizaines !

Certains textes ou certaines photos n’étant d’ailleurs pas que drôles. Il y a des vérités et même de la poésie parfois, comme le célèbre passage piéton d’Abbey Road privé des Beatles.

Comme je n’ai pas fait de courses depuis une semaine (à part à la boulangerie) je suis sortie faire un petit tour pour acheter 2/3 choses, vers 11h, l’heure où ça grouille de monde normalement. Et là, des pancartes, des écriteaux et surtout le peu de gens présents m’ont fait prendre un peu plus conscience de « tout ça ».

J’ai mangé. Tard, à l’heure espagnole. E de la paëlla pour être raccord !

J’ai appelé un ami que je n’avais pas eu de la semaine. Il travaille à LA CPAM et à nouveau, j’ai intégré la présence du danger en discutant avec quelqu’un qui travaille pour l’assurance maladie. Eux aussi sont débordés par les demandes et les nouvelles procédures entrainées par « tout ça ».

Alors pour me vider la tête, je me suis remis à nettoyer ma terrasse à fond : aspiration de la fausse pelouse, des toiles d’araignées, nettoyage du meuble, lessivage de ma chaise-longue (ma nouvelle meilleure amie), etc.

Mais je déraille, je commence à aspirer tout et n’importe quoi…

N’appelez pas la SPA, c’est elle qui est venue vers moi, ça l’amuse
et quand elle en a marre, elle se sauve !

L’instant ménage m’ayant flingué le dos, je me suis remis à la lecture, sur la chaise-longue propre, en coupant le portable parce que je suis beaucoup trop accro, encore plus qu’avant « tout ça » (si si c’est possible !).

Il était déjà plus de 16h et Jodie m’a rappelée qu’elle n’était sortie qu’une fois. J’ai pensé à prendre mon attestation mais entre nous, les flics ont déserté Vienne, ils doivent tous avoir une maison à l’Ile de Ré, c’est pas possible autrement !

Et c’est là que j’ai eu la bonne idée de prendre des nouvelles d’une amie d’Aix-les-Bains. Je suis tombée sur son répondeur. J’ai laissé un message en lui demandant ce qu’elle pouvait bien foutre et j’ai rigolé en lui disant que la seule excuse valable ce serait qu’elle ait le Coronavirus.

Elle m’a rappelée.

Elle est couchée depuis dimanche.

Je n’ai plus rigolé.

Enfin si. Pour essayer de la faire rire parce qu’elle en est au fameux cap du 8ème jour, là où ça passe ou ça casse et j’ai bien senti son angoisse en dépit de toutes les bêtises qu’on a pu dire.

Je suis rentrée un peu sonnée par « tout ça ».

Après j’ai parlé en messages vocaux WhatsApp à ma nièce et à sa voix, j’ai bien assimilé la douleur et la souffrance. Elle a mal partout, des maux de tête, le nez pris et des frissons en permanence.

J’ai regardé un peu la télé. J’ai mangé. Beaucoup et n’importe quoi. Je vais faire partie des gens qui vont prendre 10 kilos pendant le confinement…

Je me suis battue avec mon ordi qui, depuis le temps qu’il me prévient que son disque est saturé, a refusé d’intégrer la moindre nouvelle photo ou video.

Et voilà. Une journée de plus, une journée de moins.

Malgré « tout ça », je vais bien.

Et j’espère de tout coeur que vous aussi.