Au-delà du quarante-troisième jour de confinement, nous sommes le 28 avril.

Et le 28 avril 2013, c’était un dimanche.

Le téléphone a sonné et j’ai su que quelque chose n’allait pas.

J’ai compris immédiatement que c’était grave.

De toutes façons, depuis plusieurs semaines, je savais au fond de moi qu’Elisabeth minimisait sa maladie mais je refusais de l’admettre.

Voilà, ce 28 avril, elle rendait les armes après s’être battue contre un, voire plusieurs cancers.

Il a fallu appeler les collègues, les amis. il a fallu parler à ses enfants. Il a fallu préparer la cérémonie.

Heureusement il y a 7 ans, aucun virus ne nous a empêchés de nous retrouver pour affronter cette épreuve ensemble.

Je pense à tous ceux qui sont seuls ou presque en ce moment. (encore des bisous ma K.)

Il y a 7 ans, j’ai perdu celle que je continuais à appeler « Chef » même si je ne travaillais plus avec elle.

Quelqu’un qui était devenue une amie.

Et surtout quelqu’un qui a changé ma vie en me faisant confiance professionnellement deux fois.

Ils ne sont pas nombreux ceux dont on peut dire qu’ils ont changé notre vie…

Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous plomber plus et j’arrive même à sourire maintenant en pensant aux moments passés ensemble.

Je suis sûre qu’elle aurait réussi à rigoler du Coronavirus et à trouver quelques bons mots pour se moquer de cette saloperie, de nous et de cette situation ubuesque.

Quand je repense à Elisabeth, je me rappelle de ce jour où on a découvert les détournements des « Martine » sur le Net.

On a ri tellement fort que tous les collègues ont débarqué dans son bureau les uns après les autres. J’en pleurais, j’avais mal au ventre. C’est un des plus gros fou-rires de ma vie.

Alors rangez vos kleenex, en hommage, je vous propose une sélection des meilleures parodies sur le Covid-19.

Je ne sais pas s’il y a une vie après la mort mais Chef, j’espère que tu as pu voir ces « Martine » et que tu as rigolé un bon coup.

Visiblement, du peu que j’ai écouté, les annonces d’Edouard Philippe sont nettement moins drôles.

On ne pourra pas bouger au-delà d’un rayon de 100 kilomètres avant (minimum) fin juillet. Reste à savoir si c’est 100 kilomètres à vol d’oiseau ou au compteur ? Parce que dans un cas, je vais jusqu’à Aix-les-Bains ; dans l’autre, je m’arrête à la Motte-Servolex, aux portes de Chambéry. On ne dirait pas comme ça mais amicalement, ça me change pas mal de choses !

Je vais aussi devoir annoncer à Jodie qu’elle ne chassera peut-être pas la grenouille cet été au lac du Peiroou, du côté de Saint Rémy de Provence.

Culturellement, je ne m’attendais pas à mieux mais quand même, ça fout un coup de savoir qu’on est officiellement privé de sorties (au moins) jusqu’à fin septembre.

Bref, c’est bien ce qu’on pensait tous au fond de nous, là aussi sans vouloir l’admettre.

J’ai à nouveau Benjamin Biolay en tête quand il chante Il va falloir faire avec ou… plutôt sans.

En résumé, on a gagné une (petite) bataille contre la première vague mais pas la guerre contre le tsunami !

La lutte continue camarades !

Je vais bien.

Et j’espère de tout coeur que vous aussi.